Comme une épidémie, le tripatouillage des Constitutions démocratiques adoptees dans certains pays africains dans les années 90 et 2000, sous la pression du movement démocratique qui s’empara du continent à partir de la chute du Mur de Berlin, fait de plus en plus rage. Pour une raison ou une autre – généralement personnelle – des dirigeants qui se sont bien maintenus au pouvoir estiment que celles-ci ne “conviennent plus au bonheur des peuples” dont le destin leur a été confié soit par un coup du destin, soit par d’habiles manoeuvres, soit encore à l’issue des conférences nationales, prétendûment souveraines.
Que ce soit par referendum ou par une loi passée furtivement à l’Assemblée nationale grâce aux majorités automatiques dont ils y disposent, les nouvelles Constitutions sont remisées au grenier des objets désormais inutiles. Mais alors, qu’est-ce qui garantit que les nouvelles Constitutions – sur lesquelles ils prêteront solennellement serment de la respecter scrupuleusement comme sur les anciennes – seront effectivement respectées? Rien. Et c’est cela le paradoxe du tripatouilleur – rarement des tripatouilleuses jusqu’à present – de Constitutions.
Car comme on dit en français, “qui a bu, boira.” Et aussi: “brûles ce que tu as adoré, adores ce que tu as brûlé” est un autre dicton bien connu de cette langue.